L'alimentation a un rôle décisif sur notre santé et celle de nos animaux.
Chaque composant de la ration a un rôle qui lui est propre.
Excès et carences sont tout aussi dommageables pour la santé du chat, aussi convient-il de bien connaître qualitativement et quantitativement ce que sont les besoins du petit félin, bien différents de ceux du chien.
Certaines erreurs sont parfois commises involontairement lors de la confection de rations ménagère, elles peuvent avoir des conséquences pathologiques graves.
Les besoins du chat, par ailleurs, dépendent également de son statut physiologique (entretien, croissance, lactation, gestation), de son statut sexuel (chat stérilisé ou non).
Les aliments préparés répondent aujourd'hui à ce cahier des charges, qu'ils soient sous forme de boîtes ou de croquettes.
Bien sûr, il existe des différences quant à la quantité des ingrédients : on parle de "premium" ou de "superpremium" quand des matières premières nobles entrent dans la composition de ces aliments.
Le chat a besoin d'environ 50 nutriments pour vivre.
→ L'absence ou la carence de l'un d'entre eux entraine des réactions en cascade et des troubles pathologiques.
→ Concernant les protéines, qui forment l'ossature des tissus et sont constituées de chaînes de molécules appelées acides aminés, on distingue des acides aminés essentiels que le chat est incapable de synthétiser.
Il en va ainsi de l'arginine et de la taurine.
La carence en taurine peut entraîner une cécité et des troubles cardiaques.
Cette substance ne se trouve que dans les protéines d'origine animale, ce qui signifie que le chat est un carnivore strict, contrairement au chien.
→ Les lipides ou matières grasses sont constitués d'assemblages d'acides gras.
Ils apportent de l'énergie à l'organisme, et participent à la structure des membranes cellulaires.
Comme précédemment, il existe chez le chat des acides gras dits essentiels, qui ne se trouvent que dans les viandes et le poisson.
→ Les glucides ou sucres apportent eux aussi de l'énergie.
Ils sont contenus dans les végétaux.
Ils participent également à un bon transit intestinal quand ils sont sous forme de fibres.
→ Minéraux, vitamines et oligo-éléments, enfin, doivent être présents en quantités suffisantes mais sans excès.
Attention notamment dans le cadre de rations ménagères, de ne pas donner trop de foie, riche en vitamine A qui entraîne à terme une soudure des vertèbres.
→ La plupart des fabricants d'aliments respectent aujourd'hui les normes scientifiquement contrôlées en ce qui concerne la proportion de nutriments dans la ration.
Le chaton a besoin d'un peu plus de protéines que l'adulte (30% contre 10 à 20%). Il a également un fort besoin d'énergie.
Pour cette raison, le chaton nécessite dans son alimentation un taux de matière grasses élevé. Des aliments spécial chaton répondent à ce cahier des charges.
→ En revanche, chez l'adulte, un excès de matières grasses fait le lit de l'obésité : un taux de 10% semble raisonnable.
La chatte en gestation a également besoin d'un aliment plus énergétique, dont on augmentera de 10% chaque semaine la quantité, du début à la fin de la gestation.
→ L'adulte bénéficiera avec profit d'un aliment "maintenance" mais les chats sédentaires ou stérilisés ont parfois tendance à grossir.
Pour cette raison, des aliments "light" ou "chat castré" ont été mis au point.
Ils se présentent sous forme humide ou sèche (croquettes).
A chaque stade de la vie correspond donc, idéalement, un aliment spécifique.
Votre vétérinaire vous aidera à vous retrouver dans ce dédale.
→ Le chat, contrairement au chien, glouton, est un "grignoteur". Il préfère faire de multiples repas par jour.
Si l'aliment est laissé à sa disposition, il fera environ 10 à 16 repas par jour.
Différentes études ont permis de classer les préférences du chat (même s'il existe de larges variations individuelles) : par ordre décroissant, le chat consommera plus volontiers du poissons (spécialement le thon), puis de la viande de boeuf, de cheval, de porc, de poulet, ou encore des abats avec préférence pour les abats rouges (foie et rein).
→ Concernant la texture, la préférence se situe aux deux extrêmes : l'animal se tourne aussi bien vers une alimentation très humide ou très sèche.
→ En matière d'alimentation humide, le choix se porte sur les préparations avec morceaux plutôt que sur les mousses.
→ Par ailleurs, il semble que les préférences alimentaires du chat soient fortement influencées par l'expérience acquise dans le plus jeune âge : le chaton consomme par imitation les mêmes aliments que sa mère et dans la majorité des cas, il préférera toute sa vie l'aliment qu'il a absorbé dans sa prime jeunesse.
Le chat, fin gastronome, est très réceptif au contenant. On préférera à l'inox ou au plastique des récipients en verre, en faïence ou en porcelaine. La coupelle ne doit pas être trop profonde (les gamelles pour chiens ne conviennent pas). Pour faire plaisir au chat, enfin, il est conseillé de passer très rapidement l'aliment au micro-ondes.
S'il vous prend l'envie de préparer des petits plats à votre chat, alors que les aliments du commerce sont parfaitement équilibrés et plus pratiques, autant le faire correctement pour éviter des erreurs alimentaires préjudiciables.
La recette suivante est la plus adaptée au chat bien qu'encore imparfaite. Les rations doivent être riches en produits d'origine animale et enrichies en vitamines et minéraux.
Selon Wolter (Dietetichat, Editions de Vecchi) la ration type s'équilibre comme suit :
→ 50% de viande maigre ou abats de poisson.
→ 20% de riz soufflé ou de flocons de céréales (pesés secs).
→ 20% de légumes verts ou carottes cuits.
→ 10% d'un complément d'équilibre contenant de la levure sèche, une huile de table, un complément minéral et vitaminé (soit une cuillerée à café de chaque ingrédient par animal adulte et par jour).
Jean-Pierre SAMAILLE - Docteur Vétérinaire