Vous voulez des petits de votre animal favori.
Mais voilà, pensez bien aux multiples conséquences... à qui donner les petits, les différentes contraintes...
Voici déjà une petite idée du pourquoi et du comment.
L’âge de la maturité sexuelle diffère entre le mâle et la femelle :
→ Mâle 3 à 15 mois (très variable)
→ Femelle 2 à 3 mois
La femelle est souvent plus précoce.
Il faut donc particulièrement se méfier d’elle et l’écarter rapidement de son père et de ses frères après le sevrage à 5-6 semaines.
Parce que c’est épuisant, mais aussi parce que ça peut entraîner des graves déformations chez ces jeunes femelles qui n’ont pas encore finit de grandir,
il convient d’attendre le 6iéme mois avant de faire faire une première portée.
Lorsque l’on achète un couple, il faut absolument anticiper cette maturité afin de ne pas avoir de saillie trop précoce.
Cela implique à ce moment là d’en avoir conscience,
de connaître l’âge exact des deux dègues et de prévoir deux cages afin d’attendre le moment idéal pour cet événement.
C’est la vie de l’ovule (cellule reproductrice femelle) qui gère ce que nous appelons le cycle ovarien :
il naît, grandit, mûrit, quitte l’ovaire pour aller vers l’utérus puis meurt ou est fécondé.
Parallèlement, la femelle ne s’intéresse pas au mâle (anoestrus).
Par la suite, elle l’attire mais refuse encore l’accouplement (pro oestrus).
Puis finalement, elle accepte la saillie au moment où l’ovule est bien mûr (oestrus) et où il y a donc l’ovulation.
La durée du cycle ovarien est de 18 à 21 jours.
Donc une femelle dègue, en l’absence de mâle, vient en chaleur environ toutes les trois semaines.
Dans le milieu naturel, elles ne se reproduisent qu’une à deux fois par an, un mois assez précis selon la région (de la fin de l’été à l’entrée du printemps).
La deuxième portée est conçu généralement au sevrage de la première.
En captivité, c’est toute l’année et plusieurs fois (2 à 3, mais il ne faut pas forcément encourager un tel rythme)!
Les chaleurs (oestrus) durent de 1 à 2 jours. Le moment exact de l’ovulation est mal connu.
La femelle a une phase de chaleurs fertile juste après la mise bas mais, tous les animaux ne s’accouplent pas à ce moment là.
Le moment
Il faudra tout d’abord déterminer à quel moment la femelle est en chaleurs.
Physiquement, la seule modification se situe au niveau du vagin.
Celui-ci s’ouvre et la vulve se gonfle légèrement. Mais cela reste subtil et rarement perceptible par le propriétaire.
Son comportement change également. Lors d’une phase de jeu, elle simule un comportement de fuite. Elle lève la queue et présente la croupe au mâle.
Le lieu
C’est la femelle qui doit être amenée au mâle.
Si vous faites l’inverse, le mâle passera plus de temps à marquer son nouveau territoire avant de s’occuper de sa promise
et la femelle lui fera un accueil plus que glacial et hostile.
Mettez tout d’abord les deux cages côte à côte et observez la femelle.
Le mâle ne manquera pas de lui faire des avances, et la femelle d’y répondre.
Le déroulement
A l’approche de la femelle, le mâle frétille et tremble, tout en restant sur ses quatre pattes.
Lorsqu’il sent que celle-ci est fin prête, il lui urine dessus. En réponse, la femelle en fait tout autant. Charmant...
Remarque : Une bataille entre mâles stimule le dominant pour la saillie... mais bon, ce n’est pas simple à gérer.
Le problème
Si la femelle n’est pas en chaleurs, elle va vite le faire comprendre au mâle.
Elle va au mieux l’ignorer, au pire le mordre s’il se montre trop insistant.
Vous avez mal choisi votre moment.
Le déroulement
Il ne se passe pas grand chose pendant cette période qui dure de 87 à 93 jours (90 en moyenne).
La femelle prend du poids, mange plus mais n’a pas d’activité particulière pendant les deux premiers tiers de la gestation.
Le squelette des petits est visible grâce à la radiographie à partir de 30 jours.
Contrairement à la lapine, qui a son ventre plus souple, il n’est pas possible de faire une diagnostic par simple palpation.
Il est extrêmement difficile de faire un diagnostic de gestation précoce sur un aussi petit rongeur.
Les préparatifs
La femelle dègue choisit le plus souvent de faire un nid dans le foin dans un coin de la cage pour mettre bas.
Comme c’est une espèce nidifuge, elle n’apporte pas vraiment d’attention à la construction d’un nid.
Mais elle n’appréciera pas pour autant que vous cherchiez à la déplacer.
Mettre une maison ou un abri ne sert pas forcément à grand chose, beaucoup de femelles ne l’utilise pas.
A l’approche de la mise bas, faites une bonne fois pour toute sa litière pour les 15 prochains jours.
Même si les petits naissent bien formés, il vaudra mieux éviter de trop les manipuler car il y a quand même un risque de cannibalisme.
Le déroulement
Peu de signes vous permettront de guetter cette naissance. Le bassin se détend, le dos se creuse et la femelle ne se déplace plus tellement elle est ronde.
Elle s’est enfouie dans ses copeaux, sa vulve gonfle progressivement et un léger mucus perle.
Il ne reste alors que quelques heures avant le grand moment.
La mise bas a souvent lieu au petit matin (aussi la nuit, en soirée mais rarement en journée) et dure maximum 45 mn.
Chaque petit met quelques minutes à sortir, sous l’effet des contractions de la mère.
Elle accouche assise, le tire en déchirant les enveloppes du même coup avec les dents, coupe le cordon et mange le placenta qui suit immédiatement le petit.
Elle le lèche ou le pince pour le stimuler puis se consacre au suivant.
Les petits dègues naissent tout poilus et les yeux ouverts... de vraies petites miniatures.
C’est une espèce nidifuge. Il y en a environ 1 à 10 par portée (avec 6 en moyenne).
Chacun d’eux pèse environ 14g (jusqu’à 20).
Ils n’ouvriront complètement les yeux qu’à partir du 2ème jour même s’ils voient et entendent correctement dans les heures qui suivent la naissance.
L’alerte
La femelle est en position mais rien ne sort depuis longtemps et elle pousse même des petits cris plaintifs.
Un petit est certainement coincé dans le bassin parce qu’il est trop gros ou se présente mal.
Il faut l’amener d’urgence chez un vétérinaire qui prendra la décision ou non, selon le cas, de pratiquer une césarienne.
Le déroulement
La lactation dure 4 à 5 semaines.
Le petit dègue est capable de manger solide par imitation des adultes dès la fin de la première semaine.
Le sevrage se fera naturellement plus tard vers 5 à 6 semaines.
Il va correspondre à une mue complète chez le petit qui commencera du nez en progressant vers la queue.
Il aura mauvaise mine pendant quelques jours!
Le mâle soulage énormément la femelle pendant cette période.
Ils se relaient au nid, rattrapent à tour de rôle les petits fuyards un peu trop précoces.
Ils n’aiment pas les laisser trop longtemps seuls.
Ils les soulèvent par la peau du cou, comme le ferait une chatte avec ses petits.
Au moment du sevrage naturel, la femelle revient en chaleurs.
Il y a malheureusement des cas de cannibalisme dans cette espèce.
La mère a beaucoup d’instinct. Si elle sent que le petit est trop faible ou non viable, elle va le repousser dans un premier temps puis le tuer.
C’est un peu cruel mais elle se trompe rarement.
Ce n’est pas très agréable à voir car en général, la mère commence par manger la cervelle du petit.
Les anomalies
La mère refuse d’allaiter ses petits.
Elle est fiévreuse, apathique et ses mamelles sont bouillantes.
Elle fait certainement une mammite (infection des mamelles).
Il faut rapidement l’amener chez un vétérinaire et alimenter les petits au biberon jusqu’à leur sevrage.
Avec les mêmes symptômes mais avec des écoulements à la vulve plusieurs jours après la mise bas, elle peut alors faire une infection de l’utérus.
Également très grave, cela nécessite une visite rapide chez votre vétérinaire.
Ces infections, le plus souvent dues à un collibacille, sont apparemment fréquentes dans cette espèce.
Il faut être vigilant et très prudent vis à vis d’écoulements suspects persistants et nauséabonds.
La mère tremble souvent, ne mange plus, ne s’occupe plus des petits, le plus souvent une dizaine de jours suivant la mise bas.
Les premiers signes sont souvent des difficultés à se déplacer.
C’est ce que l’on appelle une toxémie de gestation qui est l’expression d’une chute de la quantité de calcium dans le sang.
L’évolution est dramatique, avec des convulsions, un coma puis la mort.
Il faut rapidement l’amener chez le vétérinaire mais dès les premiers signes, il est souvent trop tard.
Cela arrive fréquemment chez les femelles trop grasses ou à l’inverse, trop maigres ou dont l’alimentation est de mauvaise qualité.
Si la portée est importante, il ne faut pas hésiter à donner un complément minéral vitaminé enrichi en calcium.
Pour cela, adressez vous à votre vétérinaire.
L’allaitement artificiel
Contrairement au lapin, on a plus de succès avec le dègue. Les petits, entièrement formés grignotent très rapidement, dès les premiers jours.
Passé la première semaine, on a bon espoir que cela réussisse.
Le mieux c’est d’arriver à les faire adopter mais si ce n’est pas le cas, il suffit d’utiliser du lait maternisé pour chiots chatons.
Le tout est porté à 38° et donné au rythme de quelques dixièmes de millilitres, à la demande.
Le mâle s’occupe de les tenir à chaud. Si vous ne l’avez pas, il faut veiller à bien chauffer la pièce où ils se trouvent.
On peut également rajouter à cela de temps en temps une flore digestive artificielle (à ce procurer chez votre vétérinaire)
pour aider le jeune dègue dans ces premières semaines.
Parallèlement, il faudra, à l’aide d’un petit chiffon humide, nettoyer les fesses et masser le ventre afin de stimuler le besoin de faire pipi et les crottes.
C’est nécessaire les deux ou trois premiers jours environ puis ils se débrouillent.
Rongeurs