En dehors des insectes, puces et plus rarement poux, les chats peuvent être infestés par des acariens.
Cinq acarioses sont ainsi observées chez les félins : l'infestation par les tiques, la trombiculose, la cheyletiellose, la gale notoèdrique et la gale des oreilles.
Elles n'ont ni la même importance, ni la même fréquence.
→ Les chats sont moins souvent infestés que les chiens par les tiques.
Ils hébergent plus souvent des stades larvaires ou nymphaux que des tiques adultes.
Chaque stade du parasite prend un repas sanguin d'une durée de 5 à 10 jours sur un mammifère (ou un oiseau).
Pour cela, les tiques vont se fixer préférentiellement sur certaines zones (cou, oreilles).
Les tiques se trouvent à l'affût dans les herbes, les chats qui s'y promènent peuvent être massivement infestés.
→ Les tiques ne transmettent pas, en France, de piroplasmes aux chats, en revanche, elles peuvent inoculer une bactérie, Haemobartonella félis, responsable de fièvre et d'anémie.
Elles entraînent parfois l'apparition d'ulcères ou de granulomes inflammatoires (nodules) à l'endroit de la fixation.
→ Le traitement fait suite à l'observation des tiques.
L'application d'un acaricide permet de les faire tomber.
→ Une prévention est possible par emploi d'insecticides-acaricides à activité rémanente.
Ils se présentent sous la forme de Spot On ou de Spray.
→ Elle n'est pas spécifique du chat et touche également le chien, l'homme et parfois les chevaux.
Il s'agit de l'infestation par les larves d'aoûtats (Trombicula autumnalis).
Les acariens adultes vivent libres sur les prairies ou dans les jardins.
Les larves sont histophages, se nourrissent du tissu cutané et vont se fixer sur les mammifères pour y planter leur rostre et se nourrir.
Le repas dure une semaine.
Les larves atteignent une taille de 500 µm environ.
Elles sont agglutinées et donnent un aspect de poudre orange visible à l'oeil nu.
Elles entraînent un prurit important là où elles se fixent : zone de dédoublement de l'oreillon, espaces interdigités.
→ Le diagnostic est aisé par l'observation de cette "poudre orange", puis la visualisation microscopique des larves.
→ L'application locale et renouvelée d'un acaricide permet de les éliminer.
→ Elle touche surtout les jeunes et fait suite à la présence et à la multiplication sur la peau d'un acarien, Cheyletiella blackei.
Elle s'observe essentiellement en élevage, où les acariens survivent plusieurs semaines sur le sol.
Ils vont entraîner une irritation cutanée se traduisant par l'apparition d'un prurit d'intensité variable, et surtout de nombreuses squames (pellicules) dans le pelage, généralement en position dorsale.
→ Le diagnostic fait suite à l'observation des cheyletielles ou de leurs oeufs à partir d'un prélèvement de poils, d'un scotch-test, observés au microscopes.
Le traitement nécessite l'application, souvent répétée, d'un acaricide sous forme de lotion ou de sprays.
→ La prévention passe par le traîtement de tout nouvel animal introduit dans un effectif vis-à-vis des ectoparasites.
Les adultes deviennent fréquemment des porteurs sains ou à symptomatologie peu marquée.
Les cheyletielles peuvent infester les humains et provoquer des démangeaisons ainsi que l'apparition de papules (boutons rouges), le plus souvent sur les membres antérieurs ou le thorax.
→ Elle est due à la présence et à la multiplication dans le conduit auditif externe d'un acarien, Otodectes cynotis, mesurant environ 350 à 500 µm.
Ce dernier infeste tout les carnivores : chat mais aussi chien, furet...
Il survit peu dans le milieu extérieur et se transmet par contact entre chats.
Il est le plus souvent transmis par la mère.
L'otite n'apparaît qu'après 2 ou 3 semaines.
Elle se caractérise par un prurit intense, le chat pouvant se griffer violemment le dessus des oreilles en voulant se soulager.
Le conduit auditif est rempli d'un abondant cérumen noirâtre assez sec.
→ Le diagnostic se fait par examen du cérumen et observation microscopique des oeufs, larves et adultes.
→ Le traitement repose sur l'application dans les deux conduits auditifs d'une spécialité contenant un acaricide.
Il n'y a pas de prophylaxie, exceptée la surveillance de l'état sanitaire des reproducteurs, puis la surveillance des oreilles des chatons.
→ Parasitose exceptionnelle en France, elle est due à la présence et à la prolifération d'un acarien dans la couche cornée de l'épiderme, entraînant une vive inflammation cutanée qui se traduit par un prurit très intense et une kyperkératose (peu épaissie, noirâtre, plissée, dépilée et croûteuse).
Les lésions débutent sur la face puis s'étendent à l'encolure et aux flancs.
L'état général s'altère progressivement, l'animal peut en mourir.
→ Le diagnostic repose sur la mise en évidence des Notoedres à partir d'un raclage cutané profond.
→ Un traitement acaricide doit être mis en place.
F. BEUGNET et J.GUILLOT - Docteur Vétérinaire