La puce du chat (Ctenocephalides felis) est peu spécifique :
Elle peut prendre son repas de sang sur les mammifères les plus variés (chat et chien bien sûr, mais aussi lapin, bovin ou homme).
→ Bien souvent chez le chat, la présence de puces est bien tolérée.
Parfois cependant, des signes de dermatite par allergie aux piqûres de puces surviennent.
Cette allergie se traduit surtout par l'apparition de multiples papules et de croûtes sur le dos et autour du cou.
La peau prend un aspect sableux.
L'animal se gratte et peut se blesser avec ses griffes.
L'irritation induit, pour certains animaux, un comportement de toilettage et de léchage excessif ; il en résulte une perte de poils sur l'abdomen, les cuisses, les flancs ou la queue.
→ Les puces peuvent transmettre un ver plat ou ténia (Dipylidium caninum) et la bactérie responsable chez l'homme, de la maladie des griffes du chat (Bartonella henselae)
→ Les puces adultes, petit insecte de 3-4 mm, vit en permanence dans le pelage de nos animaux.
Une fois tombée, elle ne résiste que quelques jours dans le milieu.
→ Les puces adultes se reproduisent très rapidement et chaque femelle est capable de pondre jusqu'à 50 oeufs par jour pendant plusieurs semaines.
Ces oeufs mesurent un demi millimètre de longueur ; ils tombent sur le sol au gré des déplacements du chat.
Dans des conditions de température et d'humidité favorables, ils éclosent en quelques jours pour donner naissance à des larves.
Ces dernières se nourrissent au sol de divers débris organiques, en particulier des déjections des puces adultes.
Elles recherchent l'humidité mais fuient la lumière, se cachent dans les tapis, sous les coussins...
→ Après quelques jours à un mois, chaque larve tisse un cocon dans lequel se déroule une métamorphose transformant la nymphe en adulte en une dizaine de jours.
Si les conditions sont favorables autrement dit, si des animaux sont présents dans l'environnement proche, l'émergence de nouvelles puces adultes issues des cocons se fait sans délai.
Dans le cas contraire, une puce adulte est capable de survivre pendant plusieurs mois à l'abri dans son cocon.
Ces adultes non émergés constituent une source de parasites immédiatement disponible si un hôte passe à proximité.
Ils sont par ailleurs relativement protégés de l'action des insecticides.
→ En conclusion, il faut retenir que 95% de la population de puces est constituée de stades immatures (oeufs, larves et cocons) qui vivent dans l'environnement et que le cycle de développement est très court (trois semaines sont suffisantes).
Le principal risque d'infestation est représenté par les puces nouvellement émergées.
Pour protéger efficacement un chat, il convient de contrôler la présence de puces à la fois sur le corps de l'animal mais aussi dans son environnement.
→ Les produits utilisés en préventif chez le chat doivent présenter deux propriétés :
une efficacité immédiate et une durée d'action prolongée (rémanence).
La puce doit être éliminée avant qu'elle ne se reproduise et ne commence à pondre.
Certains insecticides sont utilisables sous forme de "Spot On", une formulation qui convient bien au chat ; le liquide contenant l'insecticide déposé sous un très faible volume sur la peau (souvent entre les épaules) diffuse en une journée sur l'ensemble du corps.
La protection est alors garantie pendant un mois.
→ Le contrôle des puces dans l'environnement nécessite en premier lieu de déterminer tous les endroits potentiellement contaminés.
Il faut envisager le terme d'environnement dans son acceptation la plus large : il sagit non seulement de l'habitat, des lieux de passage ou de repos à l'extérieur mais aussi des autres animaux (autres chats, chiens éventuellement) au contact du chat.
Dans la mesure du possible, il faut donc bien s'assurer que tous les animaux que rencontre le chat sont régulièrement traités contre les puces.
Il existe désormais des antiparasitaires à double action, sous forme de pipettes, associant insecticide et inhibiteur de croissance, agissant à la fois sur les puces et sur leur descendance.
Un traitement de l'environnement, par l'emploi de sprays ou de diffuseurs est éventuellement possible lors de fortes infestations.
F. BEUGNET et J.GUILLOT - Docteur Vétérinaire